Les Maisons des Rochers
Les maisons troglodytiques de Graufthal sont un élément singulier du patrimoine culturel des Vosges du Nord. Ces habitations uniques en Alsace sont aménagées sur un surplomb rocheux d’une falaise en grès rose. À présent restaurées et aménagées, les trois habitations pittoresques permettent aux visiteurs de découvrir le cadre de vie de leurs occupants.
Des maisons témoins d’un passé si proche
Bâti au début du XIXème siècle, ce type de construction dans la roche permettait d’économiser des travaux de fondations importants. En effet, la roche servait de sol, de mur et de plafond, et lorsqu’elle était couverte par un toit et un mur de façade, elle abritait de véritables lieux de vie. Même si l’humidité permanente due à la porosité de la pierre rendait les conditions de vie difficiles, l’orientation plein sud des maisons permettait aux habitants de bénéficier du soleil une grande partie de la journée. De plus, les maisons étant situées en hauteur, les habitants étaient à l’abri des risques d’inondations fréquents dans la vallée.
En 1899, l’archéologue Robert Forrer, rejoint par Charles Spindler, entreprend des fouilles sur le site des Maisons des Rochers. D’après lui, les maisons ont sans doute été utilisées par les bénédictines comme entrepôt au Moyen-Âge. Les poteaux de clôtures, dont il subsiste encore les trous dans la roche prévus à cet effet, en témoignent. Vers le XIIème siècle, quelques-unes de ces constructions en bois sont utilisées comme logements provisoires, puis transformées au XVIIIème siècle en maisons d’habitation en pierre. À partir du début du XXème siècle, les maisons sont peu à peu désertées. Seules les sœurs Ottermann continuent leur vie sous les rochers, jusqu’à la mort de Catherine en 1958, la dernière troglodyte.
Maison Weber
La maison comporte une pièce d’habitation ainsi qu’un atelier-étable et possède un second étage utilisé comme fenil et dortoir pour les six enfants de la famille. L’électricité y est installée en 1920, seul confort moderne de la maison. En 1931, l’étage supérieur s’effondre et Madame Weber, veuve depuis 1880, abandonne sa maison et s’éteint peu après.
Maison Wagner
La famille Wagner a quitté la maison vers 1910. Après les travaux de restauration de 1990, les trois pièces d’habitation sont aménagées en espace d’exposition.
Maison Ottermann
Composé d’une cuisine servant d’entrée et de deux pièces, ainsi que d’une étable et une remise, ce logement est le plus petit des trois. À l’époque, les huit enfants de la famille dormaient dans le grenier, accessible uniquement de l’extérieur. Madeleine, l’aînée, décède en 1947 à 89 ans, et Catherine, la célèbre « Felsekaeth », demeurera pendant onze ans la dernière troglodyte de Graufthal.
La fabrique d’allumettes
La tradition locale veut que ce bâtiment au-dessus des maisons, construit au XIXème siècle, soit une ancienne fabrique d’allumettes. Cette hypothèse repose également sur le fait que des ateliers de fabrication d’allumettes chimiques existaient dans la région.